Le présent document définit les exigences relatives au mandat d’évaluation sur l’approche des zones de convergences appliquée par la Coopération Suisse au Sud Kivu et le projet PEEMIR, ainsi que la procédure et les critères de sélection.
Le cahier des charges définit le but, le contexte, les objectifs (y compris des questions indicatives d’évaluation), la portée et la méthodologie proposée pour l’évaluation. Il décrit en outre le processus d’évaluation et les réalisations attendues. Le cahier des charges fera partie intégrante du contrat relatif au mandat d’évaluation.
La République Démocratique du Congo (RDC) est le deuxième plus grand pays d’Afrique en termes de superficie, une taille comparable à celle de l’Europe occidentale. Elle se classe également parmi les pays les plus peuplés du continent, avec une population estimée à 113 millions d’habitants en 2025. Le pays est doté de ressources naturelles exceptionnelles, dont des minéraux stratégiques tels que le cobalt, le lithium et le cuivre, mais aussi un potentiel hydroélectrique considérable. En outre, la RDC possède des terres arables vastes, une biodiversité unique et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, après l’Amazonie.
Malgré cette richesse naturelle, la RDC figure parmi les nations les plus pauvres d’Afrique. Selon l’Indice de développement humain des Nations Unies pour 2024, le pays est classé 180e sur 193 nations. Actuellement, environ trois congolais sur quatre vivent avec moins de 2,15 dollars par jour. Bien que la RDC dispose de 55 % des réserves en eau douce de l’Afrique et de 13 % du potentiel hydroélectrique mondial, seulement 19 % de sa population a accès à l’électricité et 34% à l’eau potage en 2024[1]. De plus, seulement 29 % des habitants bénéficient d’installations sanitaires améliorées. Cette situation, combinée à des conditions de vie précaires, est un facteur majeur de la malnutrition et des problèmes de santé publique, responsables de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans. En 2025, l’ONU prévoit que 21 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire en raison des conflits armés, de l’insécurité alimentaire et des épidémies.
Depuis plusieurs décennies, la Suisse soutient la RDC par le biais de son aide au développement et de son aide humanitaire. Elle est présente dans l’est du pays depuis 2009, et son programme de coopération pour la période 2021-2025 couvre l’ensemble de la région des Grands Lacs, comprenant la RDC, le Rwanda et le Burundi. Ce programme s’articule autour de trois axes principaux : 1) la gouvernance, la protection des civils et la prévention des conflits ; 2) la santé et la nutrition ; et 3) l’emploi et le développement économique. En RDC, l’intervention suisse se concentre particulièrement sur l’est du pays, dans les provinces du Nord et Sud Kivu ainsi que l’Ituri.
Dans le cadre du programme RDC 2026-2029, actuellement en préparation, la Suisse souhaite mettre l’accent sur trois priorités majeures : 1) la protection des civils et la prévention des conflits ; 2) la résilience économique et la sécurité alimentaire ; et 3) l’amélioration de la santé et des services de base. Le pilier sur la résilience économique et la sécurité alimentaire vise à renforcer la capacité de résilience des populations vulnérables, en particulier celles affectées par les déplacements forcés dus aux conflits, en mettant un accent particulier sur les femmes et les personnes déplacées. La sécurité alimentaire et la relance du secteur agricole seront favorisées par des programmes ciblant l’amélioration des capacités des petits producteurs, la diversification des récoltes agricoles et l’augmentation de la productivité.
Ce programme met également en place des initiatives visant à améliorer les perspectives économiques des populations locales, telles que : a) le renforcement des compétences professionnelles des jeunes, adaptées aux exigences du marché local ; b) le soutien à l’entrepreneuriat et à la génération de revenus ; et c) l’amélioration de l’accès des producteurs locaux aux moyens de production (comme l’électricité et le crédit) et aux marchés (notamment par le biais de routes et d’infrastructures). De plus, l’engagement avec le secteur privé sera encouragé lorsque des opportunités spécifiques se présenteront, afin de stimuler davantage la croissance économique locale et d’améliorer les conditions de vie.
L’opérationnalisation du nexus humanitaire, développement et paix en RDC a pris forme depuis 2019 par l’identification des zones stratégiques de convergence, notamment à Bunyakiri et Idjwi, où, les trois instruments de la coopération Suisse en RDC – à savoir l’humanitaire, le développement et la paix – sont déployés à travers divers projets mis en œuvre dans la même zone géographique. Une troisième zone de convergence ciblée était les hauts plateaux de Fizi, mais l’insécurité permanente dans cette zone n’a pas permis le déploiement des actions envisagées.
L’objectif de cette approche est de favoriser l’intégration et la complémentarité des actions menées, afin d’optimiser l’impact et l’efficacité des interventions. En combinant ces différents instruments, il s’agit non seulement de répondre aux besoins immédiats des populations vulnérables, mais aussi de renforcer leur résilience à long terme, tout en contribuant à la stabilité et à la consolidation de la paix dans ces régions fragiles. L’hypothèse de développement à la base de cette approche est que l’intervention combinée des trois instruments permet de créer des synergies entre les acteurs et les projets, d’optimiser l’utilisation des ressources et d’assurer un développement durable, inclusif et à fort impact – une approche holistique qui ne répond pas seulement aux symptômes mais qui adresse les causes structurelles de la pauvreté dans ces zones marginales. La liste des projets par zone de convergence est dans l’annexe 1.
Le Programme Energie pour l’Emploi en Milieu Rural (PEEMIR) vise à contribuer à la lutte contre la pauvreté en promouvant l’entrepreneuriat local, le développement des activités économiques, la création d’emplois et la génération des revenus. En effet, le taux de pauvreté dans les zones rurales du Sud Kivu est de 75,7%, alors qu’elle dispose de plusieurs potentialités économiques qui ne sont pas suffisamment exploitées. Devant un tel manque de perspective économique, plusieurs jeunes se tournent vers les groupes armés, alimentant les conflits meurtriers qui ont entrainé plusieurs millions de mort depuis 1996.
Pour remédier à cette situation et promouvoir une dynamique de développement durable, le programme PEEMIR agit sur trois axes : 1° Production et distribution de l’électricité visant à faciliter l’accès des opérateurs économiques (PME’s) locaux à une énergie économiquement accessible et durable, 2° Développement économique et entrepreneuriat à travers l’injection de revenus immédiats (cash for work) pour les jeunes avec possibilité d’épargner une partie pour l’investir dans des activités productives durables, le développement du secteur financier local (AVEC[2] et MUSO[3]), la formation professionnelle des jeunes dans les métiers artisanaux et l’accompagnement des entreprises de transformation et de services ; et 3° la Réhabilitation des routes de desserte agricole pour relier les zones de production aux zones de transformation/commercialisation.
Les principaux bénéficiaires sont les femmes, les jeunes et les populations vulnérables de deux zones de convergence (zone de santé de Bunyakiri en territoire de Kalehe et chefferie de Rubenga en territoire d’Idjwi) des programmes de la DDC. Une attention particulière est portée aux jeunes sortis des groupes armés afin de consolider la paix dans les zones du projet. Il faut noter que jusque maintenant le volet électricité n’a pas encore été pleinement mis en œuvre, excepté un appui accordé à l’extension du réseau électrique de Bitale à Bunyakiri dans le cadre d’un projet du PNUD. La cible principale de ce volet est constituée par les unités de transformation agroalimentaire et les ateliers de métiers artisanaux.
Cette évaluation a pour objectif, d’une part, d’évaluer l’impact, les résultats, ainsi que les avantages et les inconvénients de l’approche « zones de convergence » pour les projets de la Coopération Suisse en RDC, et d’autre part, d’évaluer les résultats atteints dans le projet PEEMIR et de proposer des pistes stratégiques pour une prochaine phase de ce projet qui permettra de mettre à échelle (scale up) les résultats atteints (phase 1 et crédit d’ouverture). L’évaluation doit observer les critères du CAD de l’OCDE[4] : pertinence, cohérence, efficacité, efficience, impact et durabilité.
L’ampleur et la profondeur de l’évaluation seront déterminées par les questions indicatives auxquelles l’évaluation cherche à répondre (voir chapitre ci-après). L’évaluation portera sur le but et les objectifs indiqué sous 3.1. La période est limitée de 2019 à 2024. 2019 correspond en effet au début de la réflexion sur le Nexus à Bunyakiri et la structuration de l’approche « zone de convergence ». Elle correspond également au début de la phase d’ouverture du programme PEEMIR à Bunyakiri et à Idjwi. L’étendue géographique correspond aux deux zones de convergence, à savoir la zone de santé de Bunyakiri en territoire de Kalehe et la chefferie Rubenga en territoire d’Idjwi, le tout dans la province du Sud Kivu.
L’est de la RDC traverse une crise sécuritaire depuis trois décennies : une centaine de groupes armés (nationaux et étrangers) s’y disputent de vastes territoires qu’ils attisent et alimentent en conflits ethniques, politiques et économiques pour le contrôle des territoires et des ressources minières. Suite à une offensive lancée en janvier 2025 au Nord-Kivu ayant entraîné la chute de Goma, le groupe rebelle M23 a pris le contrôle de la ville de Bukavu ainsi que de certaines entités de la province du Sud-Kivu. Depuis lors, tout le territoire d’Idjwi, dont fait partie la chefferie de Rubenga, est sous son contrôle, tandis que la zone de santé de Bunyakiri est sous le contrôle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soutenues par des milices locales regroupées au sein du mouvement Wazalendo. Ces milices sont considérées comme des forces de réserve pour l’autodéfense et sont alliées au gouvernement de Kinshasa. La sécurité à Idjwi ne pose actuellement aucun problème majeur, mais la situation est précaire et imprévisible à Bunyakiri : il faut d’abord traverser une zone sous contrôle des forces rebelles du M23 et plusieurs barrières des FARDC et des Wazalendo pour pouvoir y accéder, et des affrontements ont lieu régulièrement dans plusieurs villages.
Malgré ce contexte, une évaluation reste possible, notamment par le biais de consultants locaux qui disposent déjà d’une certaine connaissance des zones concernées. Il faut en outre noter que la majorité des personnes clés pour la zone de Bunyakiri se trouvent actuellement à Bukavu ou sont accessibles à distance, quel que soit leur lieu de résidence actuel.
La procédure d’évaluation de la zone de Bunyakiri doit donc être planifiée de manière flexible et éventuellement être menée à distance si la situation sécuritaire ne permet pas de se rendre sur place.
Au cours de la phase initiale, l’équipe d’évaluation, en accord avec le Bureau de la Coopération Suisse en RDC, doivent affiner et hiérarchiser les questions qui sont structurées selon les critères du CAD de l’OCDE. L’équipe d’évaluation est également tenue de répondre à ces questions dans le cadre de l’offre technique.
Pertinence:
Cohérence:
Efficacité:
Efficience:
Impact:
Durabilité:
L’équipe d’évaluation doit proposer au Bureau de la Coopération Suisse en RDC une méthodologie adaptée à l’objectif de cette évaluation, qui sera ensuite validée par ce dernier.
L’évaluation sera menée par une équipe composée d’un ou des consultants international/aux accompagné/s d’un/des consultant/s local/aux. La responsabilité globale sera confiée au consultant international, lequel agira comme chef d’équipe. Le consultant international aura un contrat avec la DDC et, en tant que chef d’équipe, sous-traitera avec le/s consultant/s local/aux. Le consultant international rendra des comptes à la DDC via le Bureau de la Coopération Suisse en RDC à Bukavu.
Le programme ci-après suggère des dates, des responsabilités et les ressources nécessaires pour les différentes activités du processus d’évaluation. Au besoin, l’équipe d’évaluation l’adaptera pendant la phase de lancement, en accord avec le Bureau de la Coopération Suisse en RDC (BuCo).
Le calendrier sera discuté avec le(s) consultant(s), mais le travail sera effectué sur une période d’environ 4 mois pour un maximum de 30 jours de travail.
Les produits ci-après sont attendus :
Le rapport initial comprend généralement :
Le rapport initial est normalement requis après la première phase des entretiens, de l’analyse des documents et de l’organisation des visites sur le terrain, mais avant l’étude de terrain proprement dite. Il doit être remis au plus tard à un tiers de la période d’évaluation totale (généralement dix pages maximum).
Atelier de débriefing
Rapport d’évaluation (préliminaire et final):
Nous recommandons que le rapport d’évaluation ne dépasse pas 20 pages[5],
synthèse (2-3 pages) comprise, mais sans les annexes. Le rapport doit contenir des références claires aux informations/données importantes disponibles dans les annexes.
Grille d’analyse remplie: Lien
Après la signature du contrat, le Bureau de la Coopération Suisse en RDC partagera les documents ci-après avec l’évaluateur ou les évaluateurs pour lui/leur permettre de procéder à un premier examen documentaire.
L’équipe d’évaluation doit disposer de l’expertise et des expériences ci-après en matière d’évaluation et dans les thématiques citées :
Qualités nécessaires :
Qualités souhaitées :
L’équipe d’évaluation fait rapport au Bureau de la Coopération Suisse en RDC, à Bukavu, pendant toute la durée de la mission.
Sur base de ces termes de références, l’équipe d’évaluation fournis au Bureau de la Coopération Suisse en RDC une courte offre technique et financière pour le mandat (format budgétaire en annexe 2).
Proposition technique: 70% (offre technique, CVs des experts, Exemples de 2 produits antérieurs):
Compréhension du mandat et méthodologie, approche (offre technique, méthodologie proposée, plan d’activités):
Proposition financière: 30% (offre financière)
Pour recevoir les annexes suivantes, veuillez envoyer un e-mail à l’adresse [email protected] .
[1] Ministère des Ressources hydrauliques, Rapport de juillet 2024
[2] AVEC : Association villageoise d’épargne et crédit
[3] MUSO. Mutuelle de solidarité
[4] Réseau du CAD de l’OCDE sur l’évaluation du développement : Des meilleurs critères pour des meilleurs évaluations. Définitions adaptées et principes d’utilisation (2019).
[5] Le nombre de pages dépend de l’intervention évaluée. Il doit s’établir entre 20 et 40.
[6] https://www.oecd.org/dac/evaluation/dcdndep/49334307.pdf
Les offres techniques et financières (avec la documentation et annexes demandées) devront être envoyés sous forme électronique à [email protected] avant le 11.07.2025 à 17 :00 (heure de Bukavu).
L’offre technique ne doit pas dépasser 20 pages et présente, dans les grandes lignes, les éléments suivants :
L’offre financière doit indiquer clairement les tarifs journaliers en dollars américains (USD) ou en francs suisses (CHF).
L’attribution de ce marché se fera par gré à gré, après analyse minutieuse et classification des offres techniques et financières reçues. Aucun droit de recours n’est prévu.
La décision d’adjudication sera communiquée avant le 25/07/2025. Le travail de terrain est prévu pour la période allant du 29/09/2025 au 09/10/2025.
Le Bureau de Coopération Suisse en RDC adjugera le contrat au terme de l’analyse des offres techniques et financières reçues sur la base du présent cahier des charges.
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