Recrutement d’un Consultant International et d’un Consultant National chargés d’Evaluer le potentiel d’écotourisme du Parc National de MBAERE BODINGUE Consultancy

Financement : FA-PGRN FEM-Banque Mondiale

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Période : Mars – Avril 2025

1. Contexte et justification

Le complexe forestier de Ngotto (780 000 ha), situé au sud-ouest de la République Centrafricaine, comprenant le Parc National Mbaéré-Bodingué (80 000 ha) et les concessions forestières périphériques (700 000ha), constitue un écosystème critique pour la biodiversité. Ce paysage est couvert d’une mosaïque d’écosystèmes très variés et spécifiques : savanes herbeuses, arbustives ou arborées, forêt semi-décidue et inondée, marécages, galeries forestières, etc. Ces milieux sont peuplés de grande faune : éléphants de forêt, gorilles, chimpanzés, buffles forestiers ou de savane, antilopes variées, céphalophes, bongos, sitatungas, cobes défassa, hippopotames, etc. Ces espèces, spectaculaires et favorables à une vision écotouristique qui demeure à développer, sont malheureusement rendues plus discrètes par une chasse intense. Plus de 400 espèces d’oiseaux peuvent également donner lieu au développement du « birdwatching », dont des circuits pouvant englober également le Parc National Dzanga-Ndoki dans les Aires Protégées de Dzanga Sangha (APDS), avec des espèces différentes, peuplant d’autres écosystèmes.

En effet, dans le Bassin du Congo, l’écotourisme développé au sein des APDS est un modèle de réussite. Bien que les avantages et bénéfices issus de ce secteur varient selon les années et sont encore loin de couvrir les coûts des activités de développement et de conservation dans les APDS, cette activité présente un rapport potentiel économique / impact sur la biodiversité intéressant. Selon les années, l’écotourisme couvre entre 5 et 10% des frais de gestion et de fonctionnement de l’ensemble des activités déployées dans les APDS.

A contrario, le développement d’activités touristiques dans le PNMB et sa périphérie, sur le modèle et à l’échelle des APDS, prendra du temps et nécessitera des investissements financiers, techniques et organisationnels importants, qui dépassent le cadre du FA au PGRN. Dans ces conditions, l’objectif de WWF à travers le projet FA-PGRN est de poser les premiers jalons du développement de l’écotourisme dans le PNMB.

Pour y parvenir, WWF se propose de mobiliser les services d’un consultant international et d’un consultant national qui auront la responsabilité de conduire l’évaluation du potentiel écotouristique du PNMB et périphérie en synergie avec les APDS. Ce qui justifie le présent appel à candidature.

2. Objectifs de la mission

2.1 Objectif général

Contribuer à promouvoir l’écotourisme dans le paysage du Parc National Mbaéré Bodingué et périphéries par l’identification du potentiel et la proposition d’un plan d’aménagement de ce potentiel.

2.2. Objectifs spécifiques

De manière spécifique, il sera question de :

• Identifier et évaluer les attraits touristiques du PNMB et périphéries et les obstacles qui s’opposent à leur mise en valeur ;
• Elaborer un catalogue des produits touristiques du PNMB et périphéries et formuler des recommandations sur l’offre touristique pouvant être développée ;
• Proposer un plan d’aménagement écotouristique du PNMB et périphéries.

3. Livrables attendus

• Un catalogue touristique des produits que peut offrir le PNMB est réalisé et un parcours APDS/PNMB est proposé en mettant en évidence les atouts du PNMB par rapport aux APDS (propositions d’activités touristiques complémentaires réalisables sur le site de Ngotto). Une liste des potentiels investisseurs privés, contactés pour mettre en œuvre certains produits est à intégrer au catalogue touristique ;
• Le plan d´aménagement écotouristique du PNMB pour la période 2026-2030. Celui-ci devra définir le rôle de chaque partenaire (Bailleur, administration du PNMB/PGRN, WWF, communautés locales et peuples autochtones, sociétés touristiques, Ministères et Autorités locales). Dans ce document, seront incluses les activités á réaliser, les calendriers d´exécution, les coûts approximatifs et les acteurs potentiels. Un plan de renforcement des capacités à l´égard de l´équipe de gestion du PNMB, les représentants du ministère du tourisme et les représentants des communautés locales et peuples autochtones sera inclus dans la proposition de plan d’aménagement ;
• Un rapport final de la mission avec des recommandations.

4. Méthodologie

Dans un premier temps, il sera question d’inventorier sur la base d’entretiens, de documents et de visites de terrain ce qui constitue à priori les intérêts touristiques de la zone du PNMB et périphéries et ce qui nuit jusqu’à présent à leur exploitation ou ce qui l’empêche. Il s’agit de prendre en considération aussi bien les attraits de la nature (faune, flore, paysage) que ceux qui se rapportent aux activités humaines et aux faits culturels. Les obstacles à prendre en compte incluent les infrastructures, les prestations touristiques disponibles, le cadre réglementaire et son application, la situation générale du pays. Ces différents aspects sont à étudier en lien avec les différents types de clientèles pouvant être visées : touristes internationaux, touristes nationaux, touristes résidants expatriés. Les experts devront s’intéresser particulièrement au potentiel de développement du tourisme (écotourisme, tourisme de proximité ou tourisme culturel) en tant qu’activités alternatives pour les populations dans les zones périphériques du parc national, afin de réduire la pression sur les ressources fauniques. Il faudra réaliser des investigations sur ce qui existe éventuellement déjà comme initiatives et procéder à une appréciation des capacités des groupes cibles ainsi que de leurs besoins de formation.

Egalement, il sera question de cerner les attentes des différentes clientèles. Il sera important pour la clientèle locale et les touristes internationaux individuels, de se baser sur les expériences au niveau de la RCA et de la sous-région. De ce fait, il sera nécessaire de se rapprocher des professionnels et des administrations du secteur touristique, interroger dans la mesure du possible un échantillon de cette clientèle. De même, s’inspirer des informations sur les habitudes de cette clientèle dans les APDS et d’autres pays comparables serait une source additionnelle des données. Concernant la clientèle internationale drainée par les tours opérateurs internationaux, il sera question de comparer l’offre envisageable avec celle de destinations concurrentes. Il sera nécessaire de prendre d’autre part contact avec les tours opérateurs intervenant en RCA (notamment ceux qui organisent des voyages à Bayanga) pour les interroger sur leur point de vue.

Par ailleurs, il faudra étudier les activités éco-touristiques à Bayanga et analyser s’il y a des risques de concurrence entre ces deux sites et quelles dispositions il convient éventuellement à prendre pour créer plutôt une complémentarité des offres.

Les recommandations qui seront formulées sur l’offre touristiques doivent cibler quels produits et formules pour quel public, quelles prestations à mettre en place par l’intermédiaire de quels prestataires. Les recommandations doivent intégrer les préoccupations de conservation des aires protégées et celles de retombées économiques pour les populations locales. Elles doivent d’autre part tenir compte de l’existence des Aires Protégées de Dzanga Sangha qui jouissent déjà d’une nette notoriété touristique.

Enfin, une proposition de plan d’aménagement touristique (incluant un plan d’action détaillé) pour le PNMB qui indique par quels moyens le FA-PGRN est le principal produit attendu de cette évaluation qui peut contribuer au développement de la zone. Sont à considérer des actions dans les domaines de l’aménagement du Parc, de la concertation avec les autorités et administrations impliquées, de la formation des intervenants et prestataires, des relations publiques. Après collecte, analyse des données et élaboration du rapport d’étude, les principaux résultats seront présentés et discuter lors d’une séance de restitution avec l’équipe du projet et de l’administration du PNMB puis avec l’administration centrale en charge du tourisme au niveau de Bangui.

5. Profil du consultant

La mission sera réalisée par un expert international, chef de mission, qui aura notamment à charge l’évaluation du potentiel touristique dans son ensemble et la formulation du plan d’aménagement. Il aura à ces côtés un expert national qui s’intéressera spécialement aux possibilités d’associer les populations locales aux activités touristiques et aux besoins d’appui et de formation nécessaires à cet effet.

5.1. Profil et expertise requis

5.1.1. Expert international :

• Minimum 10 ans d’expérience dans le domaine de l’éco-tourisme avec des connaissances dans l’organisation du secteur (éco-) touristique au plan international et au niveau des pays ;
• Connaissance des attentes et des modes de fonctionnement des tours opérateurs ;
• Expérience dans la mise en place d’un tourisme à envergure nationale et régionale, entre autre en Afrique ;
• Expérience en matière de planification participative et de proposition de plan d’aménagement écotouristique en particulier ;
• Maîtrise écrite et orale du français. La connaissance du sango serait un atout.

5.1.2. Expert national :

• Expérience dans la gestion d’activités touristiques et hôtelières en Centrafrique et particulièrement dans le domaine des aires protégées ;
• Expérience dans l’intégration des populations locales dans les activités touristiques, que ce soit en tant que personnel salarié ou prestataire indépendant ;
• Aptitude à mettre en œuvre des formations dans les métiers du tourisme pour des personnes issues des populations locales et peuples autochtones ;
• Expérience en matière de contribution à l’élaboration de plan de développement écotouristique ;
• Connaissance approfondie du milieu touristique et culturel d´Afrique centrale, en particulier la problématique touristique des forêts Bassin du Congo ainsi que la connaissance et la compréhension du milieu rural de ladite région.

6.Lieux d’intervention et hiérarchie

6.1 Lieu d’intervention

Dans l’ensemble de la zone d’intervention de la Composante 5 du PGRN à savoir la forêt de Ngotto (incluant le Parc National Mbaéré Bodingué), Bambio, Batali, Ngoula, Mbaéré, Mambélé et Bayanga dans les Aires Protégées de Dzanga Sangha.

6.2. Hiérarchie

Les experts dépendront directement du Chef de la Composante 5 du WWF-PGRN basé à Ngotto. Ils travailleront également en étroite collaboration avec l’administration du PNMB sur le terrain. A Bangui, une collaboration avec l’administration centrale en matière du tourisme est attendue pour garantir l’appropriation de l’initiative au niveau national.

7. Durée de la mission et modalités de dépôt de candidature

7.1 Durée de la mission

Il est prévu que la mission s’étale sur une durée de deux mois (mars et avril 2025). Les durées des contrats de prestation pour le consultant international et le consultant national sont reprises dans le tableau ci-dessous.

Activités

Durée (jour)

Consultant International

Consultant National

Consultant International Consultant National

Travaux préparatoires aux entretiens et les missions de terrain (CI 2 jrs) (CN 2 jrs)

Voyage aller-retour Etranger – RCA (CI 2 jrs) (CN 0)

Étude documentaire et entretiens à Bangui (CI 3 jrs) (CN 3 jrs)

Visite de terrain à Ngotto, Kpoka, Bambio, Zoundodé, Grima, Batali et Mbaéré + restitution à Ngotto:

(CI 6 jrs) (CN 6 jrs) Visite de terrain à Bayanga dans les APDS (Dzanga Baï, Baïkou, Doli et Sangha Lodge, etc.) + restitution

(CI 4 jrs) (CN 4 jrs)

Elaboration et validation du rapport de mission et du plan d’aménagement par le Consultant international avec les contributions du Consultant national. (CI 15 jrs) (CN 10 jrs)

Total: (CI 30 jrs) (CN 25 jrs)

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