Lieu : Mali
Type de contrat : Consultance privée
Date de début estimée : Dès la signature du contrat
Durée : 20-30 jours
Rapporte directement à : Comité de pilotage de l’étude au sein d’ActionAid.
Contexte :
ActionAid est une fédération mondiale œuvrant pour un monde libre de pauvreté et d’injustice. Nous souhaitons voir un monde juste, équitable et durable, dans lequel chacun jouit du droit à une vie digne, libre de pauvreté et d’oppression. Nous travaillons donc à la réalisation de la justice sociale et de l’égalité des genres, ainsi qu’à l’éradication de la pauvreté.
Notre stratégie consiste à créer une dynamique internationale pour la justice sociale, économique et environnementale, portée par des personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion, notamment les femmes et les jeunes. Concrètement, cela signifie collaborer étroitement avec des personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion, des organisations de la société civile, des mouvements sociaux et des soutiens. Ensemble, nous mettons en œuvre des programmes locaux, fournissons une aide d’urgence et menons des campagnes pour des causes telles que les droits des femmes et des jeunes ainsi que la justice climatique.
ActionAid International Mali (AAIM) a actuellement un projet en cours axé sur la mobilisation des jeunes pour la promotion des droits humains, l’accès à la justice, la cohésion sociale et la justice climatique. AAIM cherche à élargir sa compréhension et ses connexions avec le paysage des acteurs informels, des groupes et des mouvements sociaux impliqués dans les efforts de consolidation de la paix dans le pays. Le Mali est traversé par de multiples formes de conflits, de guerres et de terrorisme depuis plusieurs décennies. Alors que de nombreux Maliens vivent dans la terreur et l’insécurité, ils cohabitent également avec des individus membres de groupes terroristes, qui font aussi partie de leurs communautés. Les mécanismes locaux de résolution des conflits ont apporté des contributions documentées à la paix au niveau communautaire. Pourtant, ces groupes ne proposent pas de vision de changement systémique ou politique, ce qui signifie que leurs champs d’action n’incluent pas le plaidoyer et les grandes campagnes dans cette direction. Le manque de connexions entre ces groupes à travers diverses régions ou pays constitue également une faiblesse. Récemment, les efforts du gouvernement pour réguler les groupes locaux de consolidation de la paix et de cohésion sociale ont introduit des barrières supplémentaires pour ces acteurs informels. L’imposition subtile des “Équipes Régionales d’Appui à la Réconciliation” (ERAR) comme unique mécanisme central de cohésion sociale dans chaque région a encore compliqué leur capacité à fonctionner efficacement. Cette approche limite non seulement la diversité des voix dans les initiatives de consolidation de la paix, mais marginalise également les contributions des organisations de base qui ont historiquement joué des rôles essentiels dans la promotion de la solidarité communautaire et la résolution des conflits. En centralisant l’autorité et la prise de décision, ces réglementations risquent d’étouffer les initiatives locales qui sont essentielles pour promouvoir une véritable cohésion sociale et répondre aux besoins uniques de chaque communauté. Parallèlement, la NGO-isation de la société civile au Mali a rendu invisibles les contributions des groupes et acteurs informels tels que les mouvements sociaux et les mécanismes locaux de consolidation de la paix.
Sur la scène nationale, les efforts d’agences multilatérales telles que la MINUSMA pour promouvoir la paix sont largement perçus comme inefficaces ou cooptés par certains segments de la société. Les mécanismes de mise en œuvre de l’Accord d’Alger de 2015, officiellement connu sous le nom d’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ont été critiqués comme étant faibles et insuffisants par divers acteurs. De plus, pour de nombreux Maliens, l’Accord lui-même n’a pas réussi à plaider en faveur d’une approche globale et de toute la société pour la paix et la réconciliation.
Objectifs et résultats attendus de l’étude :
Les résultats de l’étude sont censés orienter et guider la stratégie d’AAIM pour s’engager avec les mouvements sociaux au Mali dans des initiatives de consolidation de la paix et de cohésion sociale. En même temps, l’étude devrait apporter des apprentissages, des réflexions et des expériences du Mali autour de la consolidation de la paix, lors de la Conférence People Power de Copenhague 2025 organisée par ActionAid Danemark.
Il y a cinq objectifs spécifiques de l’étude :
1. Orientation stratégique pour l’engagement : Fournir des perspectives exploitables qui informeront la stratégie d’AAIM pour collaborer avec les mouvements sociaux au Mali, en particulier dans le contexte de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale.
2. Partage de connaissances : Capturer et diffuser les leçons apprises et les meilleures pratiques issues des expériences de consolidation de la paix au Mali, contribuant aux discussions plus larges lors de la Conférence People Power de Copenhague 2025.
3. Facilitation du dialogue : Explorer et identifier des méthodes pour maintenir un dialogue constructif avec des acteurs armés non étatiques, permettant aux organisations de la société civile (OSC) de jouer un rôle actif dans ces discussions.
4. Renforcement des mécanismes locaux de résolution des conflits : Évaluer et proposer des moyens d’améliorer les mécanismes locaux de résolution des conflits ainsi que de faciliter la formation d’un éventuel mouvement national unifié pour la paix.
5. Autonomisation des jeunes : Investiguer des stratégies permettant aux jeunes au Mali de tenir les acteurs gouvernementaux et institutionnels responsables de leurs engagements en matière de réparation et de réconciliation.
Sur la base de ces objectifs, les questions clés de l’étude sont :
1. Comment maintenir et transformer positivement le dialogue de consolidation de la paix avec des acteurs armés non étatiques, tels que des groupes terroristes ou criminels, pour parvenir à la paix ? Comment les groupes locaux et les organisations de base peuvent-ils faire partie de ce dialogue avec les acteurs armés non étatiques ? Quel est l’espace pour la consultation et la discussion avec ces acteurs ?
2. Comment les mécanismes locaux de résolution des conflits peuvent-ils être soutenus ? Et comment les groupes locaux peuvent-ils bénéficier de leurs connexions et potentiellement unir leurs forces pour créer un mouvement national pour la paix ?
3. Comment les jeunes au Mali peuvent-ils tenir le gouvernement et d’autres parties responsables de leurs engagements envers les mécanismes de réparation et de réconciliation ?
Résultats attendus :
Orientation stratégique : Un rapport complet qui présente des recommandations efficaces et des perspectives pour élaborer de nouvelles stratégies pour AAIM et d’autres parties prenantes afin de s’engager avec les mouvements sociaux et les acteurs non étatiques au Mali qui œuvrent comme bâtisseurs de paix localement et nationalement.
Cela inclut des perspectives et des recommandations sures :
1. Comment soutenir les bâtisseurs de paix locaux et potentiellement élargir les mécanismes locaux de résolution des conflits, en mettant en lumière des études de cas réussies de groupes locaux et le travail qu’ils réalisent ainsi que des collaborations potentielles entre groupes locaux.
2. Comment créer des espaces sûrs pour le dialogue avec des acteurs armés non étatiques, en soulignant le rôle des groupes locaux et des organisations de base.
3. Comment inclure et autonomiser les jeunes dans la consolidation de la paix.
Méthodologie :
Une méthodologie mixte combinant qualité et quantité est préférable, par le biais de recherches documentaires, d’entretiens avec des informateurs clés ou de groupes de discussion, sans exigences strictes concernant le facteur de représentativité de l’échantillon d’étude. La seule exigence qui prévaut est la participation de jeunes femmes et de femmes, ainsi que la prise en compte de leurs points de vue spécifiques.
Les personnes ou organisations ciblées sont des organisations de jeunesse formelles ou informelles, des jeunes qui sont ou ne sont pas membres d’organisations de jeunesse, des organisations sociales existant depuis 5 ans ou plus, la FONGIM (Fédération des ONG internationales du Mali), la CAFO.
Les cibles gouvernementales pertinentes incluent : le Ministère de la Réconciliation, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Ministère de l’Avancement des Femmes et de la Famille, les mécanismes d’État de consolidation de la paix tels que les ERAR (Équipes Régionales d’Appui à la Réconciliation), les EPR et les COFO, le Parlement des Enfants du Mali, le Conseil National de la Jeunesse, les représentants de l’Assemblée Nationale (actuels membres du Conseil National de Transition ou anciens députés), le Conseil National de la Société Civile, les personnes déplacées.
Cette liste de cibles n’est pas exhaustive ou définitive ; les consultants peuvent procéder selon une logique de pertinence. Le consultant sera invité à fournir une liste de cibles et une méthodologie pour les entretiens dans le cadre du rapport de lancement.
Le consultant sera soutenu pour se déplacer dans les régions Nord (Gao) et Centre (Mopti) selon l’accessibilité et la sécurité. Le focus géographique peut évoluer durant la structuration de l’étude sur la base des discussions avec les consultants.
Considérations éthiques :
Les consultants doivent garantir le respect de la vie privée, de la dignité humaine et du désir de confidentialité des participants à l’étude. Ils doivent respecter les principes de NE
NE PAS NUIRE ainsi que les principes de non-participation à la corruption et au harcèlement sexuel (SHEA). Ce faisant, un formulaire de consentement éclairé doit être présenté aux répondants pour lecture et validation. Les consultants sont également tenus de veiller à ce que les habitudes et coutumes des communautés cibles soient respectées. L’inclusivité est strictement requise, de sorte que chaque couche sociale soit concernée (personnes en situation de handicap, personnes déplacées, réfugiés, femmes, filles, zones rurales et urbaines, etc.) sans exclusion.
Résultats attendus :
– Documents de lancement : plan de travail, méthodologie et structure proposée pour le rapport. Le comité de pilotage validera les documents de lancement et tiendra une réunion formelle de lancement avec le consultant.
– Études de cas : les consultants devront identifier et mettre en lumière au moins 5 études de cas/histoires de changement ou réalisations importantes des groupes locaux de cohésion sociale, ainsi que le processus, les acteurs, les méthodes et les leçons clés tirées de ces histoires. Celles-ci doivent être incluses dans le rapport sous une forme facilement communicable, ne dépassant pas 2 pages chacune.
– Rapport final : Le rapport final de l’étude ne doit pas dépasser 15 pages, y compris les histoires de cas. La page de couverture, les acronymes et abréviations, et les autres annexes ne font pas partie de ces 15 pages. Le rapport doit décrire brièvement la méthodologie, les principales conclusions basées sur les questions d’étude, et une liste de recommandations. Les annexes doivent lister toutes les organisations qui ont été contactées ainsi que les personnes-ressources interviewées, en plus des recherches clés sur lesquelles le rapport s’appuie, trouvées dans la recherche documentaire. Les annexes doivent également lister les outils et documents pertinents consultés durant l’étude. Le rapport d’étude doit être soumis pour retour et examen par le comité de pilotage, avant la finalisation par le consultant.
Rémunération et conditions du contrat :
ActionAid International a un tarif maximum de 150 000 FCFA par jour, avec un maximum de 35 000 CFA par jour pour les indemnités journalières. Les frais d’hébergement, de transport et de communication sont remboursables sur présentation d’un budget de mission sur le terrain. Tous les documents justificatifs doivent être remis à AA après le service. Le paiement des honoraires sera effectué en 3 versements :
– 35 % à la validation d’un plan de travail incluant la méthodologie et la structure du rapport d’étude par le comité de pilotage, durant la phase de lancement.
– 65 % à la soumission et à la validation finale du rapport par le comité de pilotage.
Les consultants doivent disposer des approbations nécessaires ou des documents administratifs et fiscaux afin de pouvoir réaliser le service ; si nécessaire, une retenue d’impôt sera effectuée sur la facture des consultants jusqu’à 15 %.
Profil recherché :
Nous recherchons un consultant ayant une expertise en consolidation de la paix, notamment dans le contexte des mouvements sociaux dirigés par les jeunes et les femmes. Le consultant réalisera une recherche explorant les rôles, les défis et les contributions de ces mouvements dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
Exigences clés :
1. Formation :
Au moins 5 ans d’expérience professionnelle ou diplôme avancé en études de paix et de conflit, sciences sociales, études de genre, relations internationales ou dans un domaine connexe dans le contexte du Mali : mouvements sociaux, travail avec des organisations de jeunesse, participation des femmes et des jeunes à la gouvernance, consolidation de la paix, cohésion sociale. Le(s) consultant(s) doit (doivent) démontrer :
– Une expérience de travail sur les thèmes de l’étude, en particulier une connaissance confirmée et une compréhension de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale au Mali.
– Une vaste expérience dans des projets de recherche.
– Une expérience dans la réalisation d’études similaires.
– Une bonne maîtrise des outils informatiques et des outils de collecte de données (Word, Excel, PP, Kobo, etc.).
– Une connaissance des méthodologies et outils de suivi et d’évaluation.
– Des expériences de terrain, et plus particulièrement dans des zones touchées par le conflit ou l’insécurité.
2. Expérience :
– Expérience avérée dans la réalisation de recherches qualitatives et quantitatives, notamment en consolidation de la paix ou mouvements sociaux.
– Expertise démontrée dans l’engagement avec des organisations de jeunes et de femmes, y compris une compréhension de leurs dynamiques et défis.
– Familiarité avec les initiatives de consolidation de la paix de base et leur impact sur les communautés locales.
3. Connaissances :
– Forte compréhension des dynamiques de conflit et des processus de paix, notamment dans des contextes similaires au Mali ou à la région du Sahel.
– Sensibilisation aux questions de genre et au rôle des jeunes dans les mouvements sociaux et la consolidation de la paix.
4**. Compétences :**
– Excellentes compétences en recherche et en analyse, avec la capacité de synthétiser des informations complexes en perspectives exploitables.
– Fortes compétences en communication, tant écrites qu’orales, avec la capacité de présenter clairement les résultats à des publics variés.
– Maîtrise des méthodologies et outils de recherche, y compris les logiciels de collecte et d’analyse de données.
5. Compétence culturelle :
– Sensibilité aux contextes culturels, sociaux et politiques, notamment au sein du Mali et de ses communautés.
– Expérience de travail avec des groupes divers, garantissant l’inclusivité dans les processus de recherche.
6. Réseautage :
– Capacité à établir et à maintenir des relations avec les parties prenantes, y compris les ONG, les leaders communautaires et les organisations locales impliquées dans les efforts de consolidation de la paix.
7. Disponibilité :
– Flexibilité pour se déplacer dans la région si nécessaire et pour travailler en collaboration avec des partenaires et parties prenantes locales.
8. Langues :
Français (écrit et parlé) et langues locales, l’anglais parlé serait un atout.
Processus de candidature et calendrier :
Les candidats intéressés doivent soumettre un CV, une lettre de motivation décrivant leur expérience pertinente, une proposition technique et financière de 4 pages maximum, dont 3 pages pour décrire leur approche proposée pour l’étude, y compris la méthodologie et le calendrier, et 1 page pour un budget détaillé. Les candidats sont également encouragés à joindre des liens vers des exemples de travaux de recherche antérieurs liés à la consolidation de la paix, aux mouvements sociaux, etc.
Les candidatures doivent être envoyées à l’adresses suivante:
La date limite de soumission des candidatures est : 11 novembre 2024.
Les entretiens devraient avoir lieu en ligne.
Le rapport de lancement doit être soumis au plus tard 5 jours après le début du contrat.
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